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- » Adopter une posture reflexive
Cette compétence correspond à un processus global de réflexion et de prise de recul. Il s’agit plus exactement d’établir une démarche qualité, c’est-à-dire pouvoir s’améliorer grâce à des retours d’évaluations. Ces retours critiques pouvant être liés aux domaines de l’enseignement, de la recherche ou même à d’autre situations de vie. De même, ils peuvent venir de soi-même telle une autocritique, comme de pairs de manière formelle ou informelle, ou encore de n’importe quel observateur émettant un avis constructif.
La posture réflexive est basée sur le modèle de Kolb visible ci-dessus. Découpé en quatre étapes avec pour idée d’effectuer, après, une pratique fonctionnelle ou non, de l’analyser, la conceptualiser, afin de pouvoir la réitérer de la meilleure des manières. La conceptualisation est personnelle mais la réitération peut aussi passer par autrui. En effet, la partie 'transfert' mène à une réitération personnelle mais aussi à un partage de sa réflexion avec ses pairs du domaine.
Dans le cadre du label Recherche et Ensseignement Supérieur (RES) à l’Université Grenoble Alpes, j’ai eu l’occasion d’être amené à utiliser cette méthode. J’ai aujourd’hui adopté cette méthode dans plusieurs de mes domaines tels que mes enseignements et plus principalement dans le développement des compétences que vous pouvez lire sur ce site. Plus généralement, je pense utiliser cette compétence aussi dans mes recherches mais ne détaillerai pas ici comment.
Les objectifs nécessaires à l’acquisition de cette compétence sont :
Cette compétence se compose, comme présentée précédemment, de multiples facettes et j’ai pu, dans le cadre de l’enseignement, toutes les explorer. En effet, ayant été en charge d’un groupe dans deux enseignements différents et ceux durant deux années de suite, j’ai eu l’occasion d’effectuer la démarche de Kolbs de multiple fois.
Un exemple de répétition de cette démarche me semble des plus pertinents : ce cas commence lors d’un enseignement de tests et de la gestion de codes informatiques à une section de licence 2 d’informatique. Lors de ma première année, ce cours se basait sur le langage informatique nommé « ADA ». J’ai eu l’occasion d’encadrer les séances de cours/TD et TP de cette matière en ayant moi-même qu’une connaissance très restreinte de ce langage, cela étant possible puisque le cœur de l’enseignement ne portait pas sur l’apprentissage de ce langage. Cette pratique, présentée ainsi, ne semble pas problématique, néanmoins, comme le montre les retours d’une majorité d’étudiants (18/20), l’un des plus représentatifs étant visible ci-contre à gauche (11.16-Un_des_retours_representatif.pdf), l’utilisation de ce langage semble avoir causé une frustration chez les étudiants. En analysant tout d’abord ces retours, j’ai pu remarquer que les étudiants ne voyaient pas l’intérêt d’utiliser ce « nouveau » langage. Cependant, ce langage existant et étant utilisé dans l’industrie, par exemple, il fut logique de penser qu’il avait des atouts. J’ai pu moi-même extraire quelques bons points liés à ce langage. En allant plus loin dans la réflexion, je me suis rendu compte que je n’avais pas évoqué ces différents points avec les étudiants. N’étant pas au fait de ces points j’ai pu comprendre que les étudiants n’aient pas ressenti d’intérêts à découvrir l’ADA. En réfléchissant d’un point de vue pédagogique : un objet ou connaissance ne présentant pas d’intérêt est une des premières choses que l’on va remiser or, au vu du nombre d’informations que les étudiants reçoivent sur une journée, toute information « inutile », à leurs yeux, sera oubliée. En généralisant cela, j’ai pu noter qu’il est essentiel ne montrer l’intérêt et l’importance qu’à une information, ou un objet, pour qu’il soit conservé. Cela m’a mené, lors de mon second enseignement quelques mois plus tard, au transfert par réitération. Cet enseignement fut d’autant plus propice à cela qu’il s’agissait de faire découvrir algorithmique, domaine de l’informatique, à une section de licence 1 de biologie et chimie. Je me suis donc attaché ici à deux choses : premièrement, grâce à la responsable de l’unité d’enseignement, faire entrer ce sujet dans un domaine connu des étudiants grâce à des sujets de TP et TD, comme visible ci-contre (Exemple d'un sujet de TP d'informatique pour des étudiants filière bio chimie), sur l’ADN par exemple ou bien encore des plans d’expériences ; deuxièmement, je me suis assuré de faire passer un message sur l’utilité de l’enseignement, en analysant grâce à un retour en milieu de semestre et un autre en fin de semestre. Bien que les 16 étudiants de ce cours aient répondu à la question « ce cours me paraît utile pour la suite (académique et/ou professionnelle) » par une note moyenne de 3/5 fin avril 2018, il est important de noter que ce chiffre été de 2.6/5 debut mars (17 étudiants, retours visibles du côté droit "Retours Etudiants Bio Chimie Mars 2018.pdf" et "Retours Etudiants Bio Chimie Mars 2018.pdf"). En généralisant une seconde fois ma pratique, et grâce aux différents retours des étudiants, j’ai proposé à la personne en charge de l’enseignement quelques modifications dans le cours. Ces modifications portaient notamment, comme visible ci-contre ("Email de retour après controle continue"), sur la séance précédant le projet noté des étudiants, où ces derniers devaient rendre un compte-rendu écrit sur ordinateur. Ce transfère, je l’espère, sera pris en compte pour améliorer encore la qualité de ce cours et la manière dont l’équipe pédagogique l’enseigne et le fait vivre.
Plus généralement, j’ai aussi pu adopter la posture réflexive au travers de ce site web. Comme il est mentionné sur la page d’accueil, ce site est là pour expliquer et montrer les différentes compétences, savoir et savoir-faire, que j’ai pu développer au fil de mes formations et expériences professionnelles, ou personnelles. De plus, ce site permet d’obtenir des retours et des avis critiques sur ce que j’y explique et la manière dont je le fais. Il s’agit là des parties « pratiquer » et, le nombre de retours étant pour l’instant très faible, prochainement « analyser ».
La posture réflexive est une compétence qu’il faut mettre en œuvre en tout temps, il ne s’agit pas là d’une acquisition en un instant. Cependant, je pense qu’il m’est possible de dire que j’ai adopté cette démarche par le fait que j’ai su la mettre en place à plusieurs reprises et, par le fait que je continue de l’utiliser de multiples manières.
Au vu de certaines circonstances, je n’ai pas pu montrer ici la manière dont j’ai aussi profité de l’utilisation de cette compétence dans mes recherches. Cependant, je pense que cette démarche qualité passant par la critique, l’autocritique et le partage de réflexion, est essentielle dans les sciences, en général, et je ne peux aujourd’hui m’en passer pour avancer.
Acquis
(09/05/2018)